Isolation par l’exterieur ou l’interieur?

Récemment, nous évoquions les principes d’inertie et de déphasage des matériaux. Nous allons maintenant nous attarder sur les solutions adaptées, car selon l’emplacement de l’isolation, l’inertie des parois fonctionne de manière différente.

1. Pose intérieure

En hiver, l’isolant posé à l’intérieur maintient la chaleur dans le local et empêche sa transmission dans le matériau de construction (parpaings, brique, béton…).

En intersaison, une maison ainsi isolée se réchauffe vite puisqu’il n’est pas nécessaire de réchauffer des parois lourdes.

En été, la chaleur produite par les apports solaires non maitrisés, les activités des occupants et les équipements, réchauffe vite l’air intérieur qui ne peut pas être accumulé dans les murs périphériques. Il faut alors jouer sur l’inertie apportée par des éléments lourds : une dalle de sol en béton recouverte d’un carrelage, des murs de refend en briques, blocs béton, béton cellulaire ou plâtre, des cloisons lourdes, un plafond en plâtre… Cette inertie est pénalisante dans les chambres, car la chaleur s’accumule dans les matériaux pendant la journée et est restituée la nuit, lorsque la température de l’air est plus fraîche. Cette source de chaleur s’ajoutant à celle produite par les occupants, elle trouve son intérêt en intersaison.

Notre conclusion : L’isolation par l’intérieur est probablement la solution la plus adéquate pour faire face aux climats les plus tempérées de notre pays. On pense bien sûr ici aux climats de la région du Nord pas de Calais, ou l’amplitude de variation des températures est parmi les moins élevés de France.

2. Pose extérieure

En hiver, l’isolant coupe le mur du froid extérieur. A l’intérieur le mur accumule la chaleur des apports internes. Lorsque le mur a atteint une température confortable, les variations sont lissées et l’on obtient un très bon confort.

En intersaison, les murs se réchauffent lentement par les apports internes et la température de confort est plus difficile à atteindre.

En été, les matériaux à forte inertie (béton, brique, parpaings) jouent leur rôle d’accumulateur et captent la chaleur émise par les apports solaires, les activités et les équipements, et ils gardent une certaine fraicheur. Lors de très fortes chaleurs, lorsque les nuits restent chaudes, l’isolation par l’extérieur diminue l’inconfort dû aux surchauffes.

Notre conclusion : De par sa faiblesse lors de l’intersaison, l’isolation par l’extérieur est plus adaptée à des températures plus « extrêmes » de type montagnard ou continental. Ce système est a privilégier dans les régions souffrant d’un hiver long et froid et d’un été particulièrement chaud et long où les murs extérieurs permettent d’apporter une inertie plus importante.